{Terminus}Help me please =) if you're not a bitch !

*Hi-Diddle-Dee-Dee, An Actor's Life For Me !*
Cette rengaine de Pinocchio me restait dans la tête ! Elle reflétait si bien ma personnalité...et voilà que maintenant je me mettais à la chanter haut et fort, dans les rues de la ville. Si on m'avait demandé de quelle planète j'venais j'aurais répondu avec plaisir "Mais de la planète Terre !" C'est sûr que là je risquais pas d'y revenir dès demain la veille ! Finalement je ressemblais au Grand Coquin avec mon chapeau haut-de-forme ! Il me manquait juste le reste des fringues rapiécées ! Disons que j'étais un Grand Coquin plus classe, faisant faire des pirouettes à une vieille canne en bois que je prenais souvent pour me promener. Ainsi je ressemblais également à une gentlewoman. Enfin, si ça existait...Mais bref, alors que les quelques rares passants me jetaient des regards suspicieux, ma chansonnette fut interrompue par des pleurs.
*Si j'en juge par ces cris incessants...j'en déduis que quelqu'un est triste ! Allons voir ça...*
Bravo, belle déduction Rose Marianne tu es impressionnante. En fait il s'agissait simplement d'un petit garçon qui pleurait à chaudes larmes, assis devant un arbre. Une espèce de pin, enfin un arbre de taille moyenne plein de branches et de feuilles...un arbre normal, quoi ! Non bien différent de deux de la Terre. Sainte comme je suis, j'me suis tapée l'incruste et suis allée voir ce petit bonhomme.

Rose : "Ben alors mon p'tit qu'est-ce qui s'passe ?"
Le p'tit : "Mon cerf-volant s'est coincé dans les branches !" avait-il répondu entre deux crises de larmes. Wahou tu parles d'une affaire...En tout cas tout ce que je trouvai à dire c'était...en fait ça m'amusait.

Rose : "Pour une fois que c'est pas le chat d'une vieille qui est coincé ! Haha ! Euh...non fais pas cette tête là, p'tit ! T'vas voir, j'vais t'le récupérer moi ton cerf-volant !"
J'ai eu tort de me marrer parce que du coup j'avais trouvé que ça pour réconforter l'enfant. Quelle belle andouille je fais. J'ai jamais grimpé à un arbre de ma vie...Bah, avec toutes ces branches ça doit pas être difficile !

Rose : "Bon, garde-moi ça deux minutes je reviens !" oui j'avais confié mon chapeau au p'tit, j'avais pas envie de l'abîmer ! Et finalement, cette fichue canne allait bien me servir ! Je l'utilisais pour attraper plus facilement les branches et me hisser le long du tronc. Mon Dieu ce que je souffre...ces satanées branches, tronc, résine qui colle ! Je me fais griffer de partout, j'en ai marre !
Rose : "Aieuuuhh aieuh ça fait mal !" et finalement, tadaaaa ! En fait j'ai dû escalader que six branches pour atteindre le cerf-volant. "Ça y est je l'ai !" Le gosse avait l'air content, tant mieux ! De ma branche je l'entendais me remercier. Ça me fait plaisir de faire plaisir aux autres ! Enfin sauf quand c'est trop irréalisable...en tout cas, je lui ai lancé la ficelle pour qu'il le récupère.
Rose : "Et voilà ! Fais plus attention la prochaine fois ! Et tu peux poser mon chapeau au pied de l'arbre ! Au revoir !" Pourquoi n'étais-je pas descendue pour prendre mon couvre-chef ? Eh bah...en fait j'ai le vertige et j'ose pas descendre. Mais ça, pas la peine que le p'tit le sache, alors je l'ai laissé s'en aller, jusqu'à ce qu'il soit hors de ma vue. Et maintenant j'avais plus qu'à attendre qu'une âme charitable passe par là et vienne me sauver. En plus je me trouvais affreusement bête. Mon don de télékinésie aurait pu me servir plus que mon don d'escalader les arbres. Remarque, après réflexion, heureusement que je l'avais pas utilisé sinon, vu comment j'suis douée, le cerf volant se serait coincé encore plus haut !
Pendant près d'une demi-heure j'ai attendu. Je chantais "Hi-Diddle-Dee-Dee, An Actor's Life For Me !" pour passer le temps, perchée sur ma branche. Et quelques instants après ma demi-heure d'attente, j'aperçois mon sauveur. Enfin, ma sauveuse. Par St Georges ! C'était....je la connaissais pas. Une blondinette. Et moi j'suis à moitié rousse. Tout le monde s'en fout mais bon. Allez faut y croire ! Cette si charmante jeune fille allait m'aider ! Ou peut-être pas...j'verrais bien !

Rose : "Yoouuhhoouuu !!" Évidemment cette andouille s'était retournée mais bien sûr y'avait personne derrière elle ! "Hey blondinette c'est moi qui t'appelles ! J'suis là-haut !" Ah, ça y est elle a vu. "Dis ! Si je saute, tu me rattrapes ?"

[...]

Un nouveau jour venait de commencer.

Lexie le voyait sur le visage de beaucoup de passants. Au final cette planète était pas mal habitée. Qui aurait pu croire que la Terre portait en son sein autant de traîtres qui forceraient leurs proches à dégager pour leurs anormalités ? Lexie avait passé sa vie à analyser à quoi correspondait la norme pour chaque personne de son entourage. Savoir ça était le meilleur moyen d’être ce qu’on attend de vous et mieux encore … La perfection est un concept qui varie beaucoup d’une personne à une autre. Un jour, Mrs. Wright dit à sa fille en remettant un cheveu qui s’était échappé de son chignon serré, qu’elle se devait d’être parfaite aux yeux de ceux qui la regardaient. Comme pour toutes les leçons de ses parents, Lexie avait intégré l’idée et avait obéit avec panache. Aux yeux de beaucoup, au collège puis au lycée, elle avait représenté l’icône de la vie parfaite. Riche, belle et en plus populaire. Pour Lexie, tout ça ne représentait rien. La perfection, avait-elle toujours pensé, était vraiment quelque chose de très relatif. Regardez où est la perfection aujourd’hui … A traîner dans les rues d’une planète pour rejetés. De toute façon, il aurait fallu être fou pour vraiment croire que Lexie était parfaite. Et elle était la première à l’avouer.

C’est avec à peine un regard pour ce qui l’entourait qu’elle continuait à marcher. Elle déplorait ce manque d’intérêt mais elle n’y pouvait rien. Elle était quelqu’un de mauvais et si elle n’avait pas d’âme, cela ne pouvait être que de sa faute. Mais elle avait beau penser mériter ce froid intérieur constant, elle ne parvenait pas à s’empêcher de se sentir soulagé quand son cœur criait enfin le nom d’une émotion. Même si ce n’était que de la souffrance, il battait pour quelque chose dans ces moments là … Bien qu’elle ne recherche pas la souffrance exprès, elle ne fait rien pour l’éviter, contrairement au reste de la population humaine. Certes, Lexie aurait été un spécimen parfait pour un psy adepte des maux de tête. Malheureusement pour tout ceux qui avaient essayé, si Lexie détestait bien une chose, c’était qu’on essaie de la comprendre, qu’on l’analyse … Et sa colère avait quelque d’effrayant et de dévastateur.

Une voix la sortit de ses pensées. Ou plutôt de son absence de pensée. Personne derrière elle. Insensible à ce qui pourrait être là une blague douteuse d’une mioche en manque d’activité, elle se retourna pour reprendre son chemin. Mais la voix reprit de plus belle, rieuse, un peu comme moqueuse. Puisqu’elle n’avait rien d’autre à faire, Lexie s’arrêta de nouveau et leva les yeux vers le sommet de l’arbre.

En effet, le végétal était habité. Et pas par un écureuil (cette fois

) mais par une ado en chair et en os ! Lexie ne se demanda même pas ce qu’elle fichait dans cet arbre et se contentait de la regarder. Elle était plutôt étrangement vêtue … comme tout droit sortie d’un film de Charlie Chaplin. Dans le lycée de Lexie, mmmh, l’ex lycée de Lexie, elle aurait vite jerclé dans le groupe de tocards. Et Lexie aurait été de celle qui se serait moquée d’elle à longueur de journée. Et ce chapeau par terre lui appartenait-il vraiment ?! Misère, elle, elle n’avait pas eu des Mrs. et Mr. Wright pour lui apprendre à être une personne phare de la société !

Quelle chance …

Lexie s’approcha de l’arbre et se pencha pour ramasser le couvre chef d’un autre temps. Sans faire attention aux appels au dessus de sa tête, elle entreprit de l’examiner.

*Chouette elle se ramène vers mon arbre ! Elle va m'aider ou ? ...*
...Ou elle va faire semblant de m'ignorer. La réponse ne tarda pas. J'avais pas l'air bête moi là-haut ! M'aggripant au tronc pour pas tomber, j'avais avancé un peu ma tête pour voir ce qu'allait faire la blondinette. Quelle chance avait-elle dit. En attendant moi j'étais toujours perchée sur ma branche. Rose Marianne n'est pas un écureuil, ni une autre espèce de bestiole qui vit dans les arbres...c'est une jeune fille, complètement tarée certes, mais humaine et donc sa place est sur le sol. Mais cette très chère petite blonde au pied de l'arbre n'avait pas l'air d'avoir capté.
*Elle se fout d'moi. Elle m'a entendu c'est sûr mais elle fait comme si j'étais pas là. J'aime pas être ignorée. Cette Pouf ambulante va me...*
Oh non j'avais oublié qu'il ne fallait pas que j'attribue de surnom aux gens comme ça, sans les connaître vraiment. Et puis cette chère blondinette n'était pas une Pouf, non...enfin ça j'en savais rien mais bon vu sa façon de me snober elle en avait tout l'air. Mais ce n'était pas à moi de la juger...et surtout pas dans ma position. Pour le moment je voulais juste une chose. Descendre de cette fichue branche. Et j'avais bien du mal. Je n'aurais sûrement pas le choix si la fille en bas de l'arbre se décidait à ne pas m'aider. Enfin si elle avait un minimum de cœur elle le ferait, non ? Quoiqu'avec les gens on peut s'attendre à tout. Avec toutes ces branches et ces feuillages j'avais peine à voir ce qu'était en train de trafiquer la fille au pied de mon arbre. M'efforçant de ne pas regarder en bas je parvins à me hisser sur la branche qui était juste au-dessous. Quelle magnifique prouesse ! Bravo Rose Marianne tu bats tous les records de la fille qui a l'air la plus débile. Mais maintenant que j'étais sous le branche du dessous je pouvais mieux voir ce qu'était en train de faire la blondasse, euh j'veux dire la jolie blonde. Heureusement elle avait l'air occupée et ne m'avait pas vue galérer à descendre une branche. Mais occupée à quoi ? A faire un truc que j'ai pas trop apprécié. Elle était en train de tripoter mon si beau chapeau auquel je tenais tant. Ça me dérangeait pas qu'elle "l'examine" mais quand même elle ne manquait pas d'air celle-là à le prendre comme ça, comme si il lui appartenait. Mais bon j'allais pas m'énerver sinon elle m'aiderait pas, c'est sûr. Et puis toute façon il en fallait bien plus pour m'énerver.

L'arbre sur lequel j'étais n'était ni un marronnier, ni un châtaignier, ni un chêne, donc il ne pondait ni marrons, ni châtaignes, ni glands. Logiquement j'avais rien à balancer sur la tête de la jeune blonde pour lui montrer encore une fois ma présence. Mais j'finirais bien par trouver autre chose ! Tout autour de moi j'regardais ce que je pourrais utiliser. Quelle andouille je fais ! C'était évident ! Un arbre comme celui-ci ressemblait au pin, donc logiquement il devait "pondre" des pommes de pin. Mais une pomme de pin c'est un peu gros...ça risquerait de blesser le crâne de la blondinette. Quoique pas celle-ci ! En effet je venais de tomber sur une toute petite, qui n'était même pas encore ouverte. Et il n'y en avait pas qu'une. Arborant un joli sourire qui signifiait que j'étais contente de ma trouvaille, j'attrapai quelques petites pommes de pin. Il valait mieux en prévoir plusieurs vu comment j'étais douée pour viser !
*Bon maintenant j'espère qu'elle va arrêter de m'ignorer !*
Je m'étais penchée un peu en avant, tout en tenant fermement le tronc, bah oui j'avais toujours autant le vertige et pooouuuffff je laissais tomber toutes les pommes de pin. Y'en a bien une qui atteindrait son objectif, non ? Et en effet, l'une d'elle était tombée pile au milieu de la tête de la blondinette. Était-ce un hasard ? Oh de toute façon on s'en fiche, l'important c'est qu'elle l'ait touchée. Et enfin la jeune fille leva la tête vers moi. Elle n'avait pas l'air très contente mais bon en même temps j'aimais pas qu'on m'ignore. Et je lui adressais un bref signe de la main, et un sourire niais dont j'avais la spécialité. C'était un peu moqueur sur les bords mais après tout on peut bien s'amuser de temps en temps !

Rose : "Désolée si je t'ai fait mal mais j'ai vraiment besoin que tu m'aides ! J'ai le vertige et ça m'arrangerait si tu m'aidais à descendre, en allant chercher une échelle ou je sais pas quoi. Si tu veux pas c'est pas grave je peux sauter et tu me rattrapes."
La dernière phrase je plaisantais bien sûr. Je doutais fort que la blondinette allait s'exécuter, j'étais prête à parier qu'elle allait s'foutre de moi. Pas grave j'ai l'habitude, même si ça m'agace.
Rose : "Ah oui et ce que tu tiens c'est à moi. L'abîme pas s'il te plaît..."
Qu'est-ce que je pouvais dire de plus dans mon état ? J'allais pas lui crier dessus et lui reprocher de me l'avoir pris dans ma permission. Et pendant ce temps j'essayais de trouver une solution de m'en sortir toute seule parce qu'à ce rythme-là j'allais rater l'heure du dîner à l'académie et ça m'arrangeait pas parce qu'en parlant de ça j'commençais à avoir faim ! Si la blondinette se résignait à ne toujours pas m'aider j'allais devoir descendre branche par branche, mais ça prendrait...pas mal de temps.

[...]

Ce chapeau était vraiment d’un autre temps ! Comment pouvait-on accepter de faire ce genre de trucs encore de nos jours ?! Ca dépassait complètement Lexie et honnêtement, elle n’allait pas se torturer la cervelle pour si peu ! La dernière fois qu’elle n’avait pas dormi, trop occupée à réfléchir remontait à bien loin … Une partie d’elle-même aurait certainement souhaité qu’il en soit autrement mais les souhaits et les désirs, Lexie ne les entendait plus. Alors qu’elle faisait tourner le chapeau dans ses mains, osant à peine s’imaginer porter un accessoire pareil, les supplications continuaient au-dessus de sa tête. La voix nasillarde de la folle dinguée perchée commençait à lui courir sur le haricot. Réveiller l’eau qui dort n’est jamais une bonne chose à faire …

Elle allait laisser tomber le machin noir qu’elle tenait entre ses longs doigts quand quelque chose lui percuta la tête, provoquant une petite pointe de douleur sur son cuir chevelu. Lexie releva immédiatement le visage vers le sommet de l’arbre, son visage parfaitement neutre et glacial dénué d’expressions. La petite douleur s’en était allée aussi vite qu’elle était venue et de nouveau le froid intérieur régna dans la partie affects du cœur de Lexie. Fusillant la tarée du regard en réponse à son sourire moqueur, elle laissa tomber le chapeau. A en voir le regard que la femme chimpanzé lui jeta, elle n’apprécia pas son geste. Mais Lexie s’en moquait, mais alors, d’une force !

Elle s’apprêtait à tourner les talons et laisser l’autre crier à l’aide tout ce qu’elle pouvait quand l’idée qu’elle ne savait pas quoi faire lui vint en tête. Pourquoi pas faire mumuse maintenant qu’on lui avait mis un jouet sur le chemin ? Elle resta donc clouée au bas du tronc et ouvrit la bouche pour la première fois.

« Saute, on verra bien. T’as l’air d’aimer prendre des risques. Et puisque tu es assez tarée pour monter là-haut alors que t’as la frousse pour redescendre, sauter sans trampoline assuré en bas devrait pas t’effrayer tant que ça. »

Son ton était neutre mais pas froid. Juste impassible, il ne faisait preuve d’aucune expression, un peu comme mort … Elle croisa les bras, se demandant malgré elle quelles pouvaient être les capacités mystiques de l’inconnue. Peut-être était elle seulement folle et on l’avait prise pour une surdouée … D’un coup de pieds dans le fessier, elle avait été expulsée sur cette planète de rejetés … Un peu comme elle, finit par se dire Lexie.

A en juger par l'expression faciale de cette fille...elle n'avait pas l'air d'être une bonne vivante de nature ! Enfin peut-être qu'elle l'était, et qu'aujourd'hui elle était mélancolique ou triste. Dans quel genre d'explication tu t'étais lancée Rose Marianne ? Ça ne sert à rien d'essayer de deviner l'état psychologique d'une jeune fille blonde que tu connais même pas. Qui en plus, si ça se trouve, va t'envoyer promener une nouvelle fois. J'avoue que généralement je réagis mal au fait qu'on m'envoie promener. Enfin ça dépend des fois...ça m'arrive de répliquer, ou de fermer ma grande bouche. Ça dépend des gens qui m'envoient balader en fait. Si c'est un gros balèze qui risque de me faire avaler mon chapeau par le nez et me planter ma canne dans une certaine partie de mon anatomie, là je joue les soumises et je me tais. Mais si c'est une petite pétasse, dans le genre de la jeune fille au pied de l'arbre par exemple, là je réplique ou je m'en fiche et laisse passer. Attention j'ai pas dit que la blonde était une pétasse, j'ai dit que c'était le genre, mais si ça se trouve elle n'en est pas une. Enfin bref. Par contre j'avais pas trop apprécié qu'elle laisse tomber mon chapeau, avec une négligence totale. Surtout que deux secondes avant je lui avais bien demandé de pas l'abîmer. Elle se paye ma tête cette blondasse ambulante...bon très bien j'avoue, cette fille au pied de l'arbre dont je connais même pas le nom est une pétasse. Elle a pas fait grand chose mais le coup du chapeau...faut pas y toucher c'est sacré ! Je la regardais même pas elle, je regardais un air à moitié choqué mon chapeau jeté négligemment sur le sol. Rose Marianne allait balançait cette blonde sur le sol elle verrait bien ce que ça ferait !

Rose : "Je t'avais dit de pas l'abîmer ! Rooooh..."
Tandis que je grognais à moitié je m'étais décidée à descendre. En plus c'était pas pratique du tout parce que ma veste se prenait dans les branches feuillues. Et mes membres tremblaient. Je croyais que l'homme descendait du singe ! Voyant ma façon de m'agripper à l'arbre, ça m'étonnerait. Faîtes moi penser la prochaine fois à prendre rendez-vous avec Mr Darwin pour remettre en question sa théorie de l'évolution ! Bon faut que j'arrête mon délire. Finalement je me débrouille pas si mal pour descendre. Plus j'approchais du bas moins j'avais peur. En fin de compte c'était à se demander pourquoi j'avais attendu si longtemps que quelqu'un passe par ici j'aurais pu me débrouiller toute seule avant. Faut pas chercher ce qu'il se passe dans ma tête parfois...enfin bref j'avais réussi à descendre au bout de quelques minutes. J'avais pas regardé en bas j'avais pas quitté le tronc des yeux. C'est peut-être pour ça que j'ai réussi à descendre plus facilement...Enfin bref ! Par contre j'avais raté la dernière branche. Et Paf j'étais tombée à cheval sur celle-ci. Du coup j'avais poussé un cri aigu, comme si j'avais été un mec qui venait de se faire castrer. D'accord j'étais pas un mec. Et heureusement d'ailleurs. N'empêche que ça faisait quand même mal ! J'étais descendue de ma branche à moitié pliée en deux, cette fois c'était officiel la jeune fille blonde devait vraiment me prendre pour une gourde ambulante. J'ai le chic pour me rendre ridicule devant les gens qui n'ont pas une très bonne opinion de moi ! Ça renchérit leur impression. Oh et puis après tout je m'en fiche.

Rose : "Aie ça fait maaaaaaal ! J'vais mourir !!!"
Je me plaignais comme une gamine mais c'est vrai que j'avais mal ! Je m'étais quand même penchée pour récupérer mon chapeau. Je regardais alors la blonde dans les yeux, esquissant un large sourire moqueur et hypocrite, tout en me fixant fermement mon couvre-chef sur ma tête aux cheveux bouclés et légèrement roux. Je lançai ensuite à la blonde, d'un ton ironique :
Rose : "Merci de m'avoir aidée ça m'a fait rudement plaisir !"

[...]

Alors là, c’était vraiment ridicule. Imaginez le tableau. Un bel arbre, crée par des ados anormaux sur un modèle sûrement centenaire vu la taille du tronc, un arbre tout en vigueur aux branches parfaites et au feuillage ordonné … Et sur ces belles branches, ce beau tronc, l’osmose des couleurs est foutue en l’air par une tarée qui semble avoir comme modèle Charlie Chaplin … La façon dont elle s’agrippait à l’arbre et grimaçait sous l’effort avec de quoi faire pleurer de rire l’homme le plus cynique du monde. Lexie s’autorisa donc un petit sourire du coin des lèvres. Elle hésita à sortir son téléphone portable pour immortaliser l’heure de gloire de Miss Chaplin mais elle songea qu’elle n’avait plus personne à qui la montrer. Triste, il n’y avait plus la bande de pintades autour d’elle, prêtes à se moquer de tous ceux que Lexie leur désignait du doigt. Et bien, c’était la femme chimpanzé ratée qui en avait de la chance !

Et bien, il avait suffit qu’elle fasse tomber le couvre chef de la demoiselle pour que celle-ci se décide à se bouger le popotin ! Parce qu’une fois lassée, Lexie s’en serait allée, sourde aux possibles appels de la presque rousse. Elle baissa les yeux vers le chapeau en question. Et bien, elle avait sous estimé le pouvoir de l’accessoire … Enfin, si on pouvait appeler ça un accessoire ! Elle allait le retourner du bout de sa ballerine quand un cri suraigu lui fit relever la tête. Et bien, elle avait peut-être devant elle l’incarnation de la célèbre Castafiore de Tintin ! Hop, hop, discrètement, un petit regard de chaque côté. Mmmh … Non, aucune vitre brisée. Quelle déception, ça aurait pu être tellement amusant de voir les gens s’affoler ! Elle retourna la tête vers l’arbre juste à temps pour voir Miss Chaplin mettre lourdement le pied à terre, pliée en deux. Lexie ne put s’empêcher d’avoir mal pour elle. Enfin, un millième de seconde.

Se redressant, la presque rousse s’enfonça son chapeau sur la tête. Lexie eut une nouvelle esquisse de sourire.

« Y a pas de vent, il devrait pas s’envoler. »

Si on obligeait Lexie à porter ce genre de trucs, elle ferait sûrement tout pour le perdre … Enfin, les seules personnes qui pouvaient et qui avaient le droit de l’obliger à faire quelque chose étaient ses parents. Et s’ils lui demandaient de porter ce couvre chef, ce serait sûrement parce que la mode Chaplin était revenue sur le devant … Alors Lexie se plierait à la volonté de ses géniteurs.

La demoiselle, l’air quand même un peu en rogne, lui lança un regard moqueur avant de la « remercier » pour son aide. Lexie ne se fit pas prier et hocha doucement la tête.

« Je t’en prie. Sans moi, tu serais sûrement toujours en train de geindre en haut de ton arbre. Il suffisait de laisser tomber ton … chapeau, et tu faisais pareil. Mais bon, t’aurais pu le dire plus tôt, ça aurait été plus rapide. »

Son ton était le même, c'est à dire parfaitement neutre, mais dans son regard, on pouvait apercevoir une petite lueur de condescendance. D’après Mrs. Wright, prendre les gens de haut était une obligation … Lexie obéissait puisque de toute façon, elle n’avait rien de mieux à faire.

Je n'avais même pas prêté attention à sa remarque. Je l'avais entendue du moins, j'avais eu une folle envie de lui répondre qu'il fallait que je fasse quand même attention avec ce chapeau ! Même si il y avait pas de vent, peut-être que l'esprit vengeur du farfadet maléfique viendrait exprès pour le dérober de ma royale tête presque rousse. Mais je m'étais abstenue. Pour la simple et bonne raison que la blondinette en face de moi allait me prendre pour une dégénérée mentale...enfin, encore plus qu'en ce moment précis. De toute façon après ce que je venais de faire, elle ne pouvait que penser ça. Mais je m'en fichais complètement. En repensant à la réplique que j'avais failli lui lancer, j'esquissai une drôle de grimace, pour étouffer mon rire. Et la blondinette me répondit. Oui elle répondit que sans elle je serais jamais descendue de là. Ou un truc comme ça. Que tout ça c'était à cause du chapeau qu'elle avait sans ménagement fait tomber par terre. La bonne blague...*J'men serais bien passée que tu fasses tomber mon joli chapeau, très chère.* Mais le ton qu'avait prit la blondinette m'avait un peu dissuadé de lui répondre ce que j'venais de penser. Disons qu'il n'était pas des plus sympathiques comme ton, et vu que j'avais un minimum de cervelle, je m'étais bien aperçue qu'elle me prenait de haut. Depuis le début d'ailleurs je pense. Sauf que perchée sur mon arbre, j'étais plus haute qu'elle donc pour me prendre de haut au sens propre c'était assez difficile pour elle, ha ha. D'accord j'aime pas qu'on me prenne de haut. Mais il fallait admettre que la blondas...blondinette n'avait rien dit de méchant. Pourquoi est-ce que moi-même je dirais un truc méchant alors ? Ça m'arrivait d'en dire mais fallait vraiment que la personne en question m'ait vraiment mal parlé. Alors que là c'était pas vraiment le cas.

Rose : "C'était fait exprès ! Je savais parfaitement descendre de cet arbre, j'voulais te tester. Voir si t'allais m'aider ou t'foutre de moi. Mais faut pas rigoler avec ce chapeau. J'y tiens beaucoup."
*Elle doit s'en foutre complètement que j'y tienne, mais j'avais envie de raconter ma life !*
Bien sûr j'avais dit ça sur le ton de la plaisanterie. Je m'étais juste étonnée moi-même d'avoir pu descendre toute seule sans avoir le vertige. Et maintenant qu'est-ce que je pourrais bien lui dire vu qu'elle me regardait toujours dans les yeux et qu'elle ne partait pas. Je passai une main dans ma tête bouclée en faisant attention qu'elle ne s'emmêle pas à mes cheveux parce que ça m'était déjà arrivée et j'avais eu l'air vraiment débile.
Rose : "Bon ben euh ouais c'est cool." J'savais pas quoi dire ! "Et sinon bah si t'veux savoir, la fille que t'as "sauvée" s'appelle Marianne. T'as l'air jeune, t'es étudiante à l'école de cette ville ?"
J'évitais de dire aux inconnus qui ne me paraissaient pas vraiment commodes, mon vrai prénom, enfin mon premier prénom. Déjà parce que j'en étais pas folle. Porter le nom d'une fleur alors que je suis loin d'en être une c'est dérangeant. Enfin bref.

[...]

Lexie leva les yeux au ciel. Malheur, elle tenait à son chapeau. La situation était donc plus grave que ce qu’elle ne pensait … Une chose était sûre, si son cas était désespéré, Lexie ne mettrait pas la main à la pâte pour redresser la chose ! Quelqu’un de plus charitable, et surtout, quelqu’un qui s’en souciait, s’occuperait de la folle dingue. Lexie, elle, était trop occupée à ne rien penser ! Et puis, être vue avec cette nana, c’était carrément pas le bon plan pour commencer une année à Eclyps en bonne et due forme. C'est-à-dire une année où Lexie serait aussi populaire que dans son ancien lycée. La machine, elle l’avait déjà mise en route, en rentrant dans l’académie pour la première fois. Ses valises avec elle, avant même de monter les poser dans sa chambre pour deux encore vide, elle avait agrafé sur le mur d’annonces encore vierge une annonce pour les futures cheerleaders. Elle serait le point d’ancrage des pompom girl et elle ferait passer elle-même les examen d’entrée dans l’équipe. Pas question de se ramener avec les rejetés de la planète Terre … Elle voulait de vraies filles, dignes de son équipe. Tout ça pour en revenir à la tête bouclée, cette fille était une catastrophe sur pattes ! Comment pouvait-on accepter de laisser vivre un truc pareil ?! En tout cas, son comportement dépassait complètement Lexie. Bien élevée dans les normes de la haute par Mr. & Mrs. Wright, la façon dont était vêtue tête bouclée et même celle dont elle parlait … aurait réussi à défriser le chignon parfait de sa mère !

En y réfléchissant, une confrontation aurait pu être comique …

Le visage toujours parfaitement neutre et gelé, Lexie écouta la dénommée Marianne se présenter. Même son prénom faisait vieux jeu. Et si c’était parce qu’elle avait le don de voyager dans les époques ? Genre, elle avait perdu ses fringues dans les années 40 et avait été obligée de s’en acheter là-bas. Argh, l’horreur ! Mais dans ce cas, pourquoi tenait-elle à son chapeau ? Non, c’était bien une folle, pas de doute. Et puis, comment elle aurait fait pour perdre ses fringues ? Mais bon, elle s’était présentée et la règle voulait que Lexie en fasse autant.

« Je m’appelle Lexie. »

Elle avait failli rajouter Wright, mais même si elle n’avait pas de cœur, elle avait un cerveau et aussi bizarre que celui puisse faire, elle s’en servait. Hors, annoncer qu’elle était de la famille Wright, sur Terre avait une signification. Le nom était respecté et sûrement un peu craint puisque associé à une puissance financière non négligeable et des relations un peu partout … Mais ici, à quoi bon ? Lexie n’avait pas suffisamment confiance en cette Marianne pour lui dire qui elle était. Elle préférait garder des cartes en poche. On ne sait jamais.

« Tu ne m’as pas l’air bien vieille non plus … »

Allait-elle vraiment revoir Charlie Chaplin à l’académie d’Eclyps ? Aie, si c’était le cas, il faudrait que la folle l’ignore … ou alors, Lexie s’en débarrasserait en bonne et dû forme avec à la clé pour Marianne une humiliation publique. Mais bon, il fallait pour cela supposer que le cerveau de tête bouclée était sur les mêmes ondes que tout le monde. Hors il semblait bien que non, il était resté branché sur les années 40. Lexie était prête à parier qu’elle ne se rendrait même pas compte que tout le monde se moquerait d’elle !

Lexie, en répliquant comme ça, avait évité de répondre à la question. Cette fille était bizarre à ses yeux, sûrement aux yeux de tous d’ailleurs ! Alors inutile de perdre du temps à bavasser avce elle des couloirs du lycée d’Eclyps … que Lexie trouvaient trop banals. [/b]

*Lexie. Lexie...aaaaaaaaah mais oui bien sûr ! Non en fait j'en ai jamais entendu parler.*
J'pouvais pas connaître tous les gens du coin en même temps. Vu que j'venais à peine de débarquer sur cette planète c'était pas étonnant. Ça fait bizarre de se dire qu'on est pas sur Terre...et pourtant qu'on est sur une planète tout à fait semblable. Ici il y a tout comme chez moi, à Salt Lake City dans l'Utah. Enfin en ce qui concerne les écoles, l'académie quoi, les rues, la ville, le cinéma et tout. Il manquait juste une chose par rapport à sur Terre c'était la famille. Pourquoi j'avais été la seule à choper ce foutu don dont je me serais bien passée ? Remarque faut voir le bon côté des choses. J'aurais pas à subir les remontrances de mes parents parce que j'vais pas assez souvent à l'église. J'ai pas osé leur dire que j'y allais jamais. Quand j'étais petite non plus. Quand my dear mother me filait des sous pour les mettre dans le caisse des pauvres ou j'sais pas quoi, d'ailleurs je devais pas dire "les pauvres" mais les personnes "à moyens financiers limités", j'allais m'acheter des bonbons avec. On s'éloigne du sujet là, non ? En même temps faut bien déborder un peu vu la langue peu pendue de la blondinette en face de moi, et sa capacité extravagante à tenir une conversation.
*Ahlala les jeunes de nos jours ! Cette Lexie est pas plus aimable qu'une porte de prison ! Et son expression figée me fait penser à un robot. Une poupée barbie mais pas souriante. Remarque vaut mieux ça plutôt qu'elle garde un sourire niais sur le visage, comme une potiche. Tiens j'ai une idée j'vais l'imiter...* L'imiter en prenant la même expression de visage figée et froide. Et c'est avec cette expression que je lui répondit.

Rose : "Nan tu t'trompes j'ai déjà un métier et plein d'enfants qui eux-mêmes ont des enfants."
Mais je ne pouvais pas rester figée trop longtemps. Ça me faisait trop rire. J'ai pouffé de rire à peine après avoir terminé ma phrase.
Rose : "Arf désolée mais tu m'fais trop rire. T'as une de ces têtes ! Depuis tout à l'heure t'as la même !"
Sans doute que Lexie Robotcop n'apprécierais pas, mais moi je ne pouvais pas m'en empêcher. Affichant un large sourire, je m'approchai de la blondinette et posai deux doigts aux extrémités de ses lèvres et les étirai vers le haut pour lui donner un semblant de sourire. Dommage, la blonde n'avait pas l'air d'aimer ma blague. Vite fait je retirai mes doigts !
Rose : "Ah dommage ça a pas tenu. Mais tu devrais sourire plus souvent et être plus aimable avec les gens, ça t'irait beaucoup mieux Trésor !"

Bon c'est pas le tout mais fallait pas que j'oublie la raison qui m'a poussée à venir me promener en ville. Avant ma mésaventure avec l'arbre j'étais venue ici pour acheter deux ou trois petites choses pour mes travaux de dessin. Le problème c'est que je ne savais pas vraiment où trouver ça. C'était mal venu de le demander à cette chère Lexie ! Les arts ça devait vraiment pas être son domaine. Vu sa frimousse, et son air peu chaleureux, j'étais presque sûre qu'elle faisait plutôt partie des filles populaires ou PomPom girls, le genre de fille qui s'y croyait trop et prenait tous ceux qui leur ressemblaient pas, de haut. Ça devait être mon cas d'ailleurs. Autant physiquement que moralement je ressemblais pas à cette Lexie. Enfin peu importe, il faut de tout pour faire un monde...

[...]

Lexie venait de décider que ce n’était plus drôle. Mais alors plus drôle du tout. Elle avait même laissé tomber les pensées un rien amusantes sur Tête bouclée. Il y avait des choses qu’elle pouvait se permettre de faire mais que personne ne devait faire. C’était comme ça depuis la nuit des temps. Hors, se moquer des autres, était une de ces choses. Personne n’avait jamais osé se moquer d’elle et ça n’allait sûrement pas changer maintenant. Et sûrement pas avec cette tarée. Lexie la laissa donc imiter son masque de neutralité (que par ailleurs, elle faisait très mal !) puis éclater de rire. A ses oreilles, les excuses sonnèrent de façons creuses et rien ne laissait présager la tempête qui commençait à se lever derrière ses yeux froids. Elle prit le temps de savourer un quart de seconde le sentiment que son cœur battait enfin, qu’elle était une humaine parmi d’autres avant de laisser libre cours à sa colère. Celle-ci gonfla, l’emplit et lui chatouilla chaque partie du corps, jusque dans le bout du petit doigt. Les lèvres de Marianne bougeaient doucement, au ralentit et ce qu’elle disait semblait mettre un temps à parvenir aux oreilles de Lexie.

Elle vit les mains de Miss Chaplin se diriger vers sa bouche. Elle sentit son contact et ses lèvres s’étirer dans un sourire factice. Son cœur s’emballa sous la colère.

Alors qu’elle venait à peine de retirer sa main, de longs doigts vinrent s’enrouler autour du poignet de Marianne. Les ongles étaient peinturés de vernis noirs. La pression que les doigts exerçaient n’était pas surhumaine mais elle ne laissait pas à Marianne l’occasion de se dégager. Quand celle-ci leva les yeux pour regarder qui était l’intrus qui osait l’agripper de la sorte, elle se retrouva nez à nez avec … Lexie.

Le clone de Lexie avait surgit alors que la menace avait été plus forte. Et comme à l’accoutumée, il avait pris la défense de la vraie Lexie. Cette dernière regardait la tarée avec une colère que rien ne cachait cette fois ci, ni masque ni fausse formule de politesse. Lexie n°2 finit par lâcher le poignet de Marianne avant de se tourne vers sa « maîtresse » pour se planter à ses côtés. Cette Lexie avait un air plus sauvage, comme si à elle seule elle matérialisait la colère entière de la vraie Lexie … D’un mouvement sec du poignet, le clone dirigea sa paume vers le ciel. Son bracelet se mit alors à fondre et la flaque argentée glissa dans le creux de sa paume. Alors que Lexie n°2 refermait doucement ses doigts, un pic d’argent pointu prenait forme dans sa main. Quand le poing de la fausse Lexie fut complètement refermé, il tenait un pieu mortel aux reflets attirants.

La vraie Lexie ne tourna pas la tête sur le côté pour voir ce que faisait son double. De toute façon, liée très intimement à elle, elle savait tout ce qu’elle entreprenait. Mais ce manège, elle avait vu son clone le faire plusieurs fois. Quand elle se sentait agressée ou que la colère prenait place en elle, Lexie bis surgissait et se montrait aussi menaçante qu’une lionne enragée. La vraie Lexie en avait vu plus d’un trembler devant son double … Sa colère l’ayant presque quitté, déjà, elle ouvrit la bouche.

« Ne refais plus jamais ça. »

Ce n’était pas un avertissement ni une menace. Pour une fois, son ton n’était plus aussi froid … On y décelait comme … la trace d’un conseil.

D'accord c'était officiel, cette fille n'avait vraiment aucun d'humour c'était pas la peine que je perde mon temps à essayer de lui faire esquisser la moindre parcelle de sourire parce que c'était déjà peine perdue. Finalement j'avais pas vraiment hâte de croiser cette blondinette à l'académie. Je ne l'aimais pas beaucoup...enfin j'aimais pas beaucoup les gens qui souriaient pas, qui avaient pas l'air d'être heureux de vivre. Peut-être que c'était simplement un mauvais jour pour elle. Mais dans ce cas elle m'avait donnée une assez mauvaise impression. Bon allez on va dire que je n'ai rien contre cette fille...si elle est pas contente de vivre tant pis pour elle c'est pas mon problème et j'vais pas m'en mêler. Je l'aurais peut-être fait si elle m'inspirait de la sympathie mais pour le moment j'en avais pas vraiment envie.

En plus elle m'avait fait vraiment peur. Était-ce là l'étendue de ses dons ? Assez impressionnant j'dois dire...surtout comparés au mien ! Déjà quand cette soit-disante Lexie s'était dédoublée j'avais été tellement surprise que j'avais reculé de quelques centimètres. On voyait pas ça tous les jours ! Du moins sur Terre...mais vu que j'étais partie pour être sur cette planète pour un bon petit bout de temps, je ferais mieux de m'habituer à ce genre de surprise. En fait le plus flippant c'est quand l'une des deux blondes, je ne savais pas laquelle des deux était la vraie Lexie mais bon de toute façon elles avaient l'air toutes les deux aussi antipathiques, avait fait apparaître dans sa main une espèce de pieux en fer. Ce n'était pas vraiment une apparition c'était plutôt une métamorphose ou un truc comme ça, j'avais du mal à deviner. Même si j'étais pas vraiment rassurée à l'idée de ce que ce monstre à l'allure de blonde pouvait faire avec son pieux. Malgré tout j'avais pas pu m'empêcher de m'empêcher de rire en pensant qu'avec son pieux, le clone ou la vraie Lexie avait des airs de famille avec Buffy l'autre blondasse qui chassait les vampires en leur enfonçant un pieux dans le cœur !

Rose : "Hey doucement j'suis pas un vampire ! Me regarde pas comme si j'venais d'une autre planète !"
Alors là, les deux blagues consécutives...J'avais pas pu m'empêcher de rire cette fois. Non mais vraiment on s'demande vraiment ce qui me passe par la tête des fois. Mais faut avouer que la blague de Buffy contre les vampires c'était bien trouvé, et le coup de l'autre planète aussi, non ? Bon d'accord...n'empêche que j'étais sûre que...
Rose : "...toute façon elle a l'air tellement cruche qu'elle a même pas dû comprendre ma blague. Quoiqu'avec son clone elle pourrait avoir la chance de se constituer la moitié d'un cerveau ! Non vraiment je suis géniale !"
Oups j'avais pensé à haute voix ! J'avais pas vraiment fait exprès mais j'étais tellement morte de rire intérieurement que je ne pouvais pas à la fois penser et rire. Alors voilà le résultat. Oh c'est pas grave au point où j'en suis toute façon ! Par contre j'aurais bien aimé remonter dans mon arbre. Le pieux de cette blondasse me faisait peur. J'allais pas me défiler non mais !

Rose Marianne s'était éclaircie la gorge et avait dit à la jeune fille blonde, sur un ton digne d'une gentlewoman : "Bon eh bien j'ai des choses à faire je vais vous laisser !"
En fin de compte si j'me défilais ! Mais j'avais pas envie de rester plus longtemps avec elle, elle était démoralisante. Alors je repris mon chemin en déambulant dans les rues, avec ma canne et mon chapeau, en chantant cet éternel refrain de Pinocchio :
"Hi-Diddle-Dee-Dee, An Actor's Life For Me ! A high silk hat and a silver cane ! A watch of gold with a diamond chain ! ..."

[...]

Lexie resta parfaitement immobile, tout comme son double, devant la surprise de son interlocutrice. Malgré le fait que ses « blagues » réveillent de nouveau en elle une colère dangereuse, elle resta telle une statue. Lexie n°2 quant à elle commençait à s’agiter. La vraie Lexie sentait à travers leur lien que son clone resserrait son emprise sur le pic d’argent qu’elle tenait déjà fermement entre ses doigts. Miss Chaplin la désespérait à un plus haut point, et la Lexie d’origine se sentait quelque peu déboussolée. Ressentir des émotions qu’elle ne ressentait plus à travers un lien parce que son clone, elle, avait toujours un cœur était troublant … Pourquoi, elle, était-elle incapable de sentir son cœur battre pour quelque chose ? Que ce soit pour de la jalousie, de l’agacement ou même de la tristesse … Pourquoi quand elle tendait l’oreille une fois seule, elle n’entendait rien ? Pourquoi était-elle incapable de briser la glace que ses parents avaient formée à son image ? Pourquoi n’arrivait-elle tout simplement pas à rire devant l’air idiot de Marianne ? « Le rire est le propre de l’homme ». Oui, Rabelais, mais qu’est un être humain qui ne rit pas ? Un mort vivant ?

Elle assista, impuissante, mais surtout insensible à la « rébellion » de Tête Presque Rousse qui finit par tourner les talons, outrée que personne ici ne partage son humour douteux. Lexie la regarda s’éloigner avant de se retourner. Son double remettait l’argent à sa place, c'est-à-dire autour de son poignet. Elle finit par relever les yeux vers sa maîtresse. Croiser le regard bleu qu’elle voyait tous les matins dans la glace amusa Lexie, comme à chaque fois. N’importe quel passant aurait pu les prendre pour des jumelles et c’était en quelque sorte le cas. Lexie, accompagnée de Lex, comme elle la surnommait souvent, se sentait moins seule… C’était comme si une partie du vide qui l’habitait la quitter pour aller en son clone. Et c’était un soulagement … Pendant un quart de seconde, elle eut envie de courir après Marianne et de s’excuser, de dire quelque chose, de faire quelque chose qui aurait prouvé à Miss Chaplin qu’elle avait un cœur … Malheureusement, la pulsion s’envola aussi vite qu’elle était arrivée. Intriguée, Lexie repartit de son côté, son double près d’elle. D’où cela venait-il ? Marchant à pas assuré vers l’académie, elle se hasarda à croire qu’elle avançait aussi vers l’humanité. Mais elle dut rapidement se faire à l’idée que non … Elle ne ressentait même pas d’espoir à cette idée, comment alors croire qu’elle pouvait devenir humaine et rire aux blagues, même débiles, des autres ?

Elle entra dans l’académie, furieuse. Son clone se volatilisa quand la porte se referma. Ses parents lui avaient volé son existence ! Tôt ou tard, elle leur ferait payé tout ce qu’elle avait perdu ! Elle allait monter vers sa chambre quand son téléphone portable sonna. La voix, de l’autre côté, enjouée et assurée, parlait d’équipe de pom pom girls. Lexie tourna la tête et aperçut son annonce sur le tableau d’affichage encore vierge. Une intéressée, déjà ? Parfait …

[HRP : Fini, je crois ^^ ]

[Ouais ^^ ravie de t'avoir rencontrée Mdr]